Le 9 juin, la compagnie se déplaça, avec d’autres éléments du bataillon, vers un point de rassemblement à La Commune, en préparation d’une offensive conjointe avec le 12ᵉ Régiment d’infanterie, visant des attaques en direction de Joganville et Montebourg.
Le 12ᵉ Régiment, après de violents combats dès le jour J+1, avait progressé jusqu’à une ligne passant par Émondeville et Basse-Mondeville. Cependant, sa progression avait été stoppée par une forte résistance ennemie concentrée autour d’Émondeville. L’offensive reprit le 9 juin.
Au cours de la nuit, les Allemands s’étaient retirés vers des positions défensives situées aux abords de Joganville.
Lorsque les équipages de chars rejoignirent l’infanterie, ils constatèrent que tout le régiment était bloqué devant le Château de Dodinville, une imposante structure fortifiée et solidement défendue, située près de Joganville.

Le manoir de Dodinville se nomme en réalité Manoir d’Auberville
Source : wikipedia 49°28’22.0″N 1°21’26.0″W
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Des éléments du 12ᵉ Régiment d’infanterie étaient immobilisés, incapables de progresser en raison de tirs intenses de mitrailleuses et de mortiers provenant du nord du ruisseau et du plan d’eau situé à la position 330037.
L’officier exécutif du bataillon, le major Lynn M. Yeatts, effectua une reconnaissance pédestre de la ligne ennemie et élabora un plan .
Le 3ᵉ peloton de la compagnie B, sous le commandement du lieutenant Irving N. Hueley, devait contourner les positions ennemies par l’ouest en progressant le long de la route Montebourg-Joganville, pendant que l’infanterie menait une attaque frontale.
Restant au poste de commandement du bataillon avec une radio 509, le major Yeatts dirigea avec succès l’action du 3e peloton.
Le peloton effectua un large mouvement d’enveloppement et réussit à se positionner pour déclencher des tirs d’enfilade sur les lignes ennemies, qui étaient alors engagées dans de violents combats contre les 1er et 2ᵉ bataillons du 12ᵉ Régiment d’infanterie.
Malgré des pertes importantes, ces deux bataillons parvinrent à franchir le ruisseau et à détruire les défenses du château.
Poursuivant leur progression vers le nord, soutenus par les chars du 1er et 2e pelotons de la Compagnie C, les deux bataillons atteignirent des positions situées à environ 1 000 yards au sud-est de Montebourg.
Bien que les progrès jusqu’à ce point aient été relativement rapides, l’infanterie faisait face à des difficultés considérables sur son flanc ouest, (flanc gauche). Dans ce secteur du 12ᵉ Régiment d’infanterie restait exposé à des attaques venues de l’ouest, en raison du mouvement du 8ᵉ Régiment d’infanterie qui s’était dirigé vers le nord-ouest depuis Fresville, créant ainsi un écart entre les deux régiments en progression.
Lorsque les 1er et 2ᵉ bataillons du 12ᵉ Régiment atteignirent la colline située à environ deux mille yards au nord-ouest de Juganville, leur flanc gauche fut pris sous de lourds tirs d’enfilade provenant des positions ennemies à l’ouest.
Après consultation avec le commandant de l’infanterie, le lieutenant-colonel Rupfer entreprit une reconnaissance pédestre sur le flanc gauche, dans l’espoir de repérer un itinéraire permettant aux chars de neutraliser le point fort ennemi à l’origine de ces tirs.
Au cours de cette reconnaissance, le lieutenant-colonel Rupfer identifia une troué dans une haie, offrant un accès potentiel aux positions ennemies pour les chars. Il fit avancer les 1er et 2ᵉ pelotons, et informa leurs chefs du plan à suivre.
Le lieutenant Frank Kogut, commandant du 2ᵉ peloton, mena son unité vers des positions de couverture le long de la route, tandis que le 1er peloton, sous les ordres du lieutenant Burley, se déplaça derrière les lignes d’infanterie parallèlement à la haie, jusqu’à ce que le peloton atteigne l’ouverture dans la haie.
À couvert derrière la haie, le peloton atteignit l’ouverture, mais fut aussitôt pris sous de violents tirs d’armes légères. Ces derniers furent rapidement neutralisés lorsque le peloton progressa vers la zone dégagée au-delà. Une fois regroupés, tous les chars se mirent en ligne et ouvrirent le feu sur les positions ennemies qui bloquaient l’avancée de l’infanterie. De lourdes pertes furent infligées à l’ennemi, et le point fort allemand fut éliminé.
Cette action permit de relâcher la pression sur le régiment, et l’ensemble de la ligne put reprendre son avancée. La progression du 12ᵉ Régiment, notamment celle de son 3ᵉ bataillon, se poursuivit de manière relativement fluide jusqu’à ce qu’elle soit interrompue pour une réorganisation vers 18h00.
Pendant cette pause, l’unité fut frappée par une contre-attaque ennemie venue de l’ouest. Cette tentative fut repoussée, et les forces allemandes se retirèrent en direction du nord-ouest, vers Montebourg.
Les plans initiaux se poursuivirent alors, les 1er, 2ᵉ et 3ᵉ pelotons soutenant à nouveau le 12ᵉ Régiment d’infanterie pour pousser vers son objectif sur les hauteurs au nord et au nord-ouest de Montebourg.
À la tombée de la nuit, l’infanterie établit une ligne défensive pour la nuit, tandis que l’unité blindée retourna à Saint-Martin.