Cette période dans l’histoire du 746th Tank Battalion restera longtemps gravée dans la mémoire des survivants et devrait trouver sa place dans l’histoire de la campagne de Normandie comme l’une des batailles critiques et décisives de l’effort allié pour sortir de la péninsule et arrêter l’avancée allemande sur Carentan.
La 6ᵉ division parachutiste allemande, spécialement sélectionnée pour cette tâche, reçut la mission de reprendre le centre de communication de Carentan, divisant ainsi les 5ᵉ et 7ᵉ corps américains et créant un passage entre eux jusqu’à la mer.
L’attaque allemande frappa la division d’infanterie américaine inexpérimentée, la 83 Infantry Division, à laquelle le 746th Tank Battalion était rattaché le 5 juillet. La bataille qui s’ensuivit dura dix jours, faisant rage de jour comme de nuit. L’effort allemand fut stoppé, mais nos forces ne purent avancer que de 5000 yards (environ 4,5 km) dans une opération marquée par des conditions météorologiques exécrables, des combats acharnés et des pertes coûteuses.
Dans la matinée du 5 juillet, après le rassemblement du 746th Tank Battalion dans sa zone située à l’ouest-sud-ouest de Carentan, le capitaine Pay se rendit auprès du 331ᵉ Infantry Regiment de la 83 Infantry Division . Il y chercha à s’orienter et à obtenir des précisions sur la mission des chars.
Comme pour la compagnie A, le capitaine Pay constata une confusion et une incertitude au poste de commandement régimentaire, largement dues à l’inexpérience au combat des troupes d’infanterie. Ses recommandations pour l’emploi des chars furent néanmoins acceptées. À 16 h, les chars étaient en position : deux pelotons soutenaient deux bataillons d’infanterie déployés sur le flanc droit de la division, à l’ouest de la route Carentan-Périers.
Avec ces deux pelotons et le 2ᵉ peloton de la compagnie D attaché, la compagnie B démarra depuis le point 361810 pour soutenir l’infanterie. Cependant, elle ne put progresser au-delà d’un chemin encaissé situé à l’avant. Une forte opposition, incluant des tirs d’artillerie automotrice et d’artillerie conventionnelle, empêcha toute tentative de nouvelle attaque durant la nuit du 5 juillet. La coordination avec l’infanterie resta insuffisante, entravée par des ordres contradictoires et le manque d’expérience des troupes au sol.