À cinq heures du matin, le 7 juin, le bataillon (moins ses détachements) se déplaça vers une nouvelle zone de bivouac à Saint-Martin, au point 384973, où il arriva à 07h00. Ce bivouac servit de base d’opérations au bataillon jusqu’au 11 juin.

vt384973
Latitude : 49.4194
Longitude : -1.26993


L’un des problèmes auxquels étaient confrontées les troupes américaines à J+1 était la résistance ennemie qui s’était implantée entre les deux divisions. L’ennemi occupait toujours la crête entre Fauville et Turqueville, bloquant ainsi la route principale au sud de Sainte-Mère-Église. De plus, une force blindée ennemie était prête à menacer la 82e Division aéroportée depuis le nord. Face à cette menace, le général Ridgway, commandant de la 82e Division aéroportée, demanda des renforts de chars pour contrer l’avancée de la force blindée ennemie. En réponse, le général R. C. Barton, commandant de la 4e Division, donna l’ordre de détacher un élément du 746e Bataillon de chars afin de soutenir les forces de la 82e Division aéroportée dans leurs efforts pour repousser l’ennemi et sécuriser la zone.

À 14h00, le 7 juin, un groupement tactique du bataillon quitta le bivouac à Saint-Martin pour se diriger vers Sainte-Mère-Église, avec pour mission de localiser et détruire l’artillerie allemande qui clouait au sol les éléments aéroportés dans cette ville.
Le groupement tactique se composait de la section de chars du Battalion Head-quarters, du peloton de canons d’assaut (alors équipé de chars moyens), du Battalion Head-quarters et de la Company B.
L’avant-garde était composée du peloton de canons d’assaut et d’un char provenant de la section des chars. Le lieutenant Houston Payne commandait l’avant-garde., tandis que Le major Lynn Y. Yeatts commandait le détachement d’avant-garde., à bord d’un des chars de la section.
La colonne ennemie se composait de cinq chars et d’un petit nombre d’autres véhicules contenant de l’infanterie.
Le groupe principal était constitué de la compagnie B, suivie par le half-track du poste de commandement du bataillon et des deux autres chars restants de la section de chars.
Aux abords nord-ouest de Sainte-Mère-Église, l’avant-garde des troupes américaines entra en contact avec une colonne d’unités blindées ennemies, accompagnées d’infanterie motorisée. Cette colonne ennemie se composait de cinq chars et d’un petit nombre d’autres véhicules transportant des soldats d’infanterie. Les deux forces alliées se déplaçaient en colonne, seulement les chars en tête pouvaient engager l’ennemi en raison de leur position.
Le lieutenant Payne, dans le char de tête, a ouvert le feu, parvenant à détruire deux chars ennemis de type Mark IV ainsi qu’un canon antichar tracté. Peu après, son propre char a été touché, et Payne a été blessé. Malgré cela, il a réussi à manœuvrer pour dégager son char sur le côté de la route et a ordonné à l’autre char allié d’avancer et de reprendre le tir.

Le tir a repris jusqu’à ce qu’un incident de tir force le char à se retirer temporairement sur le côté. À ce moment-là, le commandant de l’avant-garde, le major Yeatts, a avancé avec son propre char pour prendre la relève et continuer l’assaut.
Le premier peloton de la compagnie B, commandé par le lieutenant Hurley, a alors pris le relais dans le combat, maintenant la pression sur les forces ennemies. Pendant ce temps, le major Yeatts s’est déplacé pour rejoindre le lieutenant-colonel C. G. Hupfer, le commandant de bataillon. Ensemble, ils ont entrepris une reconnaissance des routes à l’est et au nord, cherchant une route qui leur permettrait de contourner la colonne ennemie et de prendre une position avantageuse pour la neutraliser.
Après avoir identifié cette route, qui était sous un intense feu d’artillerie observé tout au long de la reconnaissance, les deux pelotons de la compagnie B, sous le commandement du capitaine Pay, furent envoyés avec la mission de contourner et détruire la colonne ennemie qui se repliait en direction de Neuville-au-Plain (341987). Le lieutenant Robert Hamilton, chargé du renseignement (S-2), après avoir évalué la situation sur place, se rendit au quartier général de la 4e Division pour informer de l’attaque des chars ennemis sur Sainte-Mère-Église. À la suite de son rapport, le major général Barton et le brigadier général Roosevelt donnèrent immédiatement des ordres pour réorganiser les forces autour de la ville. Le lieutenant Hamilton revint ensuite sur les lieux pour poursuivre l’évaluation de la situation.
Le peloton de flanc, lors de son mouvement, atteignit Neuville-au-Plain, prit la ville, libérant 19 parachutistes américains de la 82e division aéroportée et capturant 60 prisonniers. En envoyant un message radio pour demander des instructions concernant la gestion des prisonniers, le lieutenant Rainer, chef de peloton, s’enquit également de la possibilité de ramener certains des « magnifiques chevaux de selle » qu’il avait rencontrés, insistant pour qu’ils ne soient pas abandonnés. Cependant, après avoir vu sa demande refusée, les chevaux furent relâchés.
Les chars restèrent à Neuville-au-Plain jusqu’à 21h00. Les prisonniers furent montés à bord des tanks, et la colonne retourna au bivouac à Saint-Martin après que la ville ait été prise en charge par l’infanterie. La task force arriva au bivouac à 23h00.
La force opérationnelle perdit deux de ses chars dans cette action.