Prisonnier de guerre allemand en France

La dénomination administrative des camps de prisonniers de l’axe était: « dépôts ».
Les dépôts étaient numérotés suivant le système suivant

le premier numéro indiquait la région militaire
l’autre numéro indiquait le numéro propre du dépôt

Le dépôt numéro 23 correspond à celui de Saleux, près d’Amiens dans la Somme, avec un effectif de 7400 prisonniers.

Source identification : Prisonniers de guerre

Répartis à travers tout le territoire, les prisonniers allemands sont mis à la disposition des maires pour travailler au tri des matériaux, aux chantiers de construction mais aussi au déminage.

Mon cher Waldemar,

Merci beaucoup pour ta lettre. Je suis heureux de savoir que tu as rejoint Cler Mania et que tu aides maintenant aux récoltes. C’est certainement une belle chose et cela te fait plaisir. As-tu reçu de bons bulletins à l’école ? Continue à étudier sérieusement et aide également Mádi avec ses devoirs scolaires. Soyez tous les deux gentils et sages et faites plaisir à maman. Je vous envoie à tous mes salutations, à maman, grand-mère, grand-père, à la tante chez qui tu es en ce moment, ainsi qu’à Stolzen, Brenules et Sunafers. Je pense à toi.

Ton papa

Ma chère épouse,

Amiens, 26 août 1946

Je te remercie infiniment pour tes lettres. Ma joie est toujours immense lorsque je reçois des nouvelles de toi. Albert est en Russie et la situation dans sa famille est précaire. Des membres de notre famille retournent à Baumholder. Ils prendront ensuite en charge l’atelier de grand-père… Que nous réserve l’avenir ? Il est bon que grand-père ait toujours un peu de travail, cela signifie également un peu de subsistance. Rapa m’a également écrit, il est toujours en bonne santé. Quant aux autres, à l’exception d’Hermann qui est à l’hôpital. Toi, mon amour, tu es toujours là pour aider aux récoltes à Wonsheim. Le fait que je ne puisse pas prendre soin de toi et des enfants moi-même me chagrine beaucoup. Le désir de vous revoir devient de plus en plus fort et pourtant, je continue à sourire. Soupirer ne sert à rien. Endurer et ne pas désespérer. Pour toi, ma chérie, ce n’est pas beaucoup mieux : la guerre est terminée, nous sommes encore en vie, donc le temps de captivité prendra fin un jour. Nous ne voulons pas nous plaindre, je me réjouis de l’heure où je pourrai être libre et te serrer à nouveau dans mes bras. Combien ne le peuvent pas ? Ils rentrent chez eux le cœur lourd, sans joie. Leur bonheur est détruit. La guerre a tout détruit, ce qui n’était pas solide. Destruction partout. Qui apportera un jour le réconfort ? Reste forte, mon courageux camarade. Tout trouvera un jour sa récompense. Tu sais à quel point je pense à toi quand je te salue.

Avec mes meilleurs vœux pour toi et les enfants,

Ton Rudi

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