Après l’armistice du 22 juin 1940, toute communication postale entre la zone occupée et la zone libre est interdite. Ce silence imposé par les autorités allemandes ne dure toutefois qu’un temps. À partir du 1er août 1940, la reprise des échanges interzones est autorisée, mais soumise à des conditions strictes, qui ne seront précisées que plusieurs semaines plus tard.

Le 23 septembre 1940, une première note officielle — baptisée E.P.1 — fixe les règles : les familles séparées par la ligne de démarcation ne peuvent utiliser que des formulaires imprimés par l’administration. Interdiction formelle d’ajouter un timbre ou d’écrire en dehors des espaces prévus. Tout dépassement est passible d’un rejet du courrier.

Dès le 26 septembre 1940, un premier modèle officiel de carte est mis en vente en région parisienne. De type Iris, sans valeur faciale, il se compose de phrases pré-imprimées que l’expéditeur doit compléter. Ce formulaire, diffusé jusque dans les colonies françaises, reste en service jusqu’en mai 1941.

Cartes postales interzones avec figurine au type Iris vendues 90 centimes : 80 centimes pour le port et 10 centimes pour le carton.

Ces cartes extrêmement restrictives possèdent, au verso, quatre lignes d’instructions et quatorze lignes à compléter.

Un mot de trop en dehors de ces lignes suffit au rejet de la carte avec la mention « inadmis ».

Carte postale en provenance de la zone libre, portant un cachet de censure.

Un nouveau modèle est introduit le 12 mai 1941. Toujours de type Iris, il laisse cette fois place à sept lignes de texte libre, offrant un peu plus de souplesse aux correspondants — mais toujours dans un cadre strictement défini.

À partir du 2 juin 1941, l’administration française autorise l’usage de cartes postales ordinaires (entiers postaux) pour les échanges interzones. Plusieurs modèles seront utilisés, notamment à l’effigie de Pétain ou au motif Iris, avec des affranchissements allant de 80 centimes à 1 franc 20, en fonction des tarifs en vigueur.

Dans les colonies, les mêmes modèles sont utilisés, mais certains territoires – comme l’Afrique du Nord – mettent également en circulation des entiers postaux locaux, parfois assortis de surtaxes aériennes.

Pour aller plus loin : Histoire et Philatelie

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