Stock No. 20-2B-54

Les États-Unis entrèrent en guerre en 1941 équipés de la baïonnette M1905, dotée d’une lame de 16 pouces, déjà en service pendant la Première Guerre mondiale. En 1942-1943, plus d’un million et demi de nouvelles baïonnettes furent commandées pour répondre aux besoins croissants.

Les baïonnettes 1905-42, fraîchement produites, suivaient le même modèle que les M1905 conçues pour le fusil Springfield M1903. Elles avaient une lame de 16 pouces (406 mm) et étaient distribuées aux soldats équipés du fusil M1.

Ces armes nouvelles reçoivent des plaquettes en bakélite de couleur noire ou brune. Il est à noter que ces baïonnettes sont également distribuées avec les fusils M1903. puisque le système de fixation est identique.

Eléments du 41st Armored Infantry Battalion de la 82nd Reconnaissance Battalion à rue des écoles à Pont-Brocard, le 27 juillet 1944. .

Ces hommes portent une baïonnette M1905 ou M1905-42.

Cependant, au cours du conflit, il devint clair que de nombreuses tactiques de la Première Guerre mondiale étaient dépassées, et il fut décidé qu’une lame de 16 pouces n’était plus le choix idéal. Quant à la longue baïonnette M1905, elle gênait le soldat en frappant ses jambes et devenait encombrante lorsqu’il était assis dans un half-track ou un camion, par exemple.

Le 22 août 1942, le Cavalry Board soumit une requête pour une baïonnette à lame plus courte, jugée plus pratique à porter à la ceinture, que ce soit à cheval, dans des véhicules ou utilisée comme arme de poing. En réponse, des baïonnettes de 10 pouces furent envoyées pour évaluation début 1943 sous le nom de M1905E1. Les retours d’expérience furent très positifs, soulignant non seulement la commodité de cette nouvelle longueur, mais aussi l’économie d’acier qu’elle permettait.

Le modèle fut adopté sous le nom de M1 Bayonet au printemps de la même année, devenant officiellement la baïonnette M1 le 1er mars 1943.

Elle reprenait la conception de la baïonnette 1905-42, mais avec une lame plus courte de 10 pouces (254 mm). Elle se distinguait des modèles antérieurs modifiés par la forme de la gouttière de sa lame, qui ne s’étendait pas jusqu’à la pointe.

La nouvelle lame présente une gouttière arrondie sur chaque face et se termine par une pointe en forme de lance, avec un contre-tranchant plat légèrement affûté sur environ 60 mm.

Le marquage du fabricant, abrégé, est situé au-dessus du symbole du Département de l’ordonnance, sans indication de date de fabrication, à l’exception d’un très petit nombre de lames marquées de l’année 1943.

À partir de septembre 1943, les autorités militaires ont décidé de standardiser la longueur des baïonnettes en raccourcissant les lames des modèles M1905 et M1905-42.

Plus d’un million de baïonnettes M1905 seront raccourcies, pour un coût de S1.36 par lame. La modification fait parfois l’objet d’une marque particulière, comme PAL-MOD pour les armes transformées par la Pal Blade and Tool Co. (qui fabrique également des baïonnettes au cours du conflit).

Il est à noter que les baïonnettes M1 de nouvelle fabrication sont distribuées les premières. les baïonnettes ancien modèle étant réintégrées au fur et à mesure pour être modifiées.

Ces transformations ont été réalisées en usine de manière progressive, une fois que le stock de la nouvelle baïonnette M1, avec sa lame de 10 pouces, était suffisamment complet pour équiper les troupes. Cela a permis d’uniformiser l’équipement tout en optimisant l’utilisation des ressources disponibles.

Les cinq fabricants de la baïonnette M1 ont activement participé au programme de raccourcissement des lames, apposant chacun une marque distinctive pour identifier leurs modèles modifiés. Par exemple, American Fork & Hoe (AFH) et, temporairement, Union Fork & Hoe (UFH) gravaient leur marque sur le haut du dos de la soie. D’autres fabricants comme UFH, Oneida Limited (OL), Pal Blade (PAL-MOD), et Utica Cutlery (UC-MOD) apposaient leur marquage sur le ricasso droit de la lame.

Certaines baïonnettes ne comportent toutefois aucun marquage, probablement parce qu’elles ont été modifiées avant que l’exigence d’identification ne soit en place ou avant leur livraison officielle.

Les lames de 16 pouces furent raccourcies et leurs pointes réaffûtées lors du processus de transformation. La pointe était généralement de type « lance », similaire à celle de la baïonnette originale. Cependant, un style de pointe « couteau » fut parfois adopté. Ce design avait pour objectif de compenser la fragilité de l’acier, en particulier dans les zones où le fuller (ou gouttière) profond et carré des premières productions de la M1905 affaiblissait la lame. Le style « couteau » offrait ainsi une meilleure résistance sur les modèles plus anciens.

Les livraisons des baïonnettes modifiées commencèrent en septembre 1943 et se poursuivirent jusqu’en août 1945.


Cinq des six fabricants civils originaux produisant des baïonnettes M1905 se sont convertis à la production des baïonnettes M1. Wilde Drop Forge & Tool Co. a cessé sa production.

Union Fork & Hoe (UFH) (15,5 %) 1943 à 1944
American Fork & Hoe (AFH)(34,5 %) 1943 à 1945
Pal Blade & Tool (PAL) (11,5 %) 1943 à 1944
Oneida, LTD (OL) (8,5 %) contrat résilié en 43 pour mauvaise qualité

Utica Cutlery (UC) (30 %) de 1943 à 1945

Fabricant Marquage d Volume Période de production
Union Fork (UFH) 15,50% 1943 à 1944
American Fo (AFH) 34,50% 1943 à 1945
Pal Blade & (PAL) 11,50% 1943 à 1944
Oneida, LTD (OL) 8,50% contrat résilié en 43 pour mauvaise qualité
Utica Cutlery (UC) 30% 1943 à 1945


Fourreau M3

Avec la reprise de la production des baïonnettes M1905, un nouveau fourreau, le M3, fut introduit pour remplacer les anciens modèles. Le M3, fait de tissu de toile de coton imprégné de résine et peint en vert, avait une gorge en métal.

Deux entreprises, Beckwith Manufacturing et Detroit Gasket & Manufacturing, produisirent 3 030 223 fourreaux M3 entre janvier 1942 et février 1943.


Fourreau M7

Un nouveau fourreau en plastique, le M7, est adopté pour la baïonnette courte, a été fabriqué de mi-1943 jusqu’en août 1945, exclusivement par Beckwith Manufacturing et sa filiale, Victory Plastics. Au cours de cette période, 2 112 672 exemplaires ont été produits.

À l’instar du fourreau M3, le corps du M7 est constitué de bandes de toile de coutil imprégnées de résine phénolique, qui sont formées à l’aide d’une presse à haute pression.

À l’arrière du corps, on peut trouver le marquage « VP » entrelacé avec un numéro en dessous, indiquant le fabricant et le numéro de série.

La chape en tôle d’acier phosphatée, équipée du double crochet M1910 pour le maintien au ceinturon, est fixée au corps du fourreau par sertissage.

Le dessus de la chape comporte deux crochets, mais seul l’un d’eux est utilisé pour maintenir la baïonnette dans le fourreau.

Bien que l’extérieur de cette chape soit identique à celle utilisée avec le fourreau M3, deux plaques en acier à ressort ont été insérées dans la gorge pour assurer un maintien efficace de la lame de la baïonnette, sans dépendre des crochets.

Tout comme pour la conversion des baïonnettes M1905 en M1, un programme de guerre a été mis en place pour raccourcir les fourreaux M3 afin de les adapter à la longueur des M7. Le processus consistait à démonter les fourreaux, à raccourcir le corps, puis à réassembler la chape en métal.

Les fourreaux ainsi convertis peuvent être identifiés par un style de sertissage différent à l’endroit où le corps se joint à la chape.

Au total, 1 846 768 fourreaux M3 ont été convertis en M7 pendant la Seconde Guerre mondiale. L’Ordonnance ne faisait aucune distinction de nomenclature entre les fourreaux originaux et ceux qui avaient été convertis.

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